Pour faire suite à l’accident de l’ouvrier tombé de l’échafaudage, ce dernier a fait l’objet d’une analyse poussée. L’ensemble des sociétés intervenantes ont participé à cette analyse. L’inspection du travail (DIRECCTE), et la CARSAT ont demandé à chacun des acteurs de donner leur version des faits et fournir une enquête détaillée à l’aide de la technique d’ITAMAMI ou l’arbre des causes.
Après plusieurs réunions, de nombreux manquements ont été constatés.
Organisation avec les sous-traitants
Afin de mieux comprendre les faits, sachez que la société industrielle avait confié des travaux de remise en état de ses installations à une entreprise extérieure. Cette dernière avait sous-traité une partie de la réalisation des travaux, notamment dans ce cas précis la mise en peinture de l’installation en question. Cette opération a été réalisée par deux salariés sur deux échafaudages roulants situés à 2.5 mètre du sol et montés par une autre société sous-traitée, spécialisée dans le montage des échafaudages.
L’entreprise accueillant les travaux n’avaient pas réalisé d’audits de terrain afin de contrôler la bonne exécution des travaux et ce, conformément aux méthodes et techniques ainsi qu’avec le matériel qui avait été définis dans le contrat et la planification des travaux.
L’entreprise chargée des travaux avait fait preuve de la même négligence concernant le suivi des travaux. De plus, les échafaudages n’avaient pas été réceptionnés, plus exactement la réception n’avait pas été contradictoire et seule la société ayant réalisée le montage des échafaudages avait apposée sa signature sur les PV de réception.
Les échafaudages : montage et formations
Les échafaudages n’ayant pas été montés conformément à la notice de montage et à la note de calcul fournies lors de la planification des travaux (absence de diagonales), la société ayant réalisée le montage a elle aussi été mise en cause.
La société de peinture s’est pour sa part vu reprocher le fait que les salariés utilisant les échafaudages n’avaient pas été formés (formation qui est obligatoire, même dans le cas d’une utilisation ponctuelle d’échafaudage, sans opération de montage).
Les roues des échafaudages roulants avaient également toutes été débloquées lors de l’accident. Technique habituelle pour beaucoup d’utilisateurs d’échafaudages mais très dangereuse puisqu’elle permet aux salariés de s’accrocher au plafond de la structure et de faire « rouler » l’échafaudage afin d’éviter d’avoir à descendre systématiquement pour déplacer l’échafaudage. Manque de chance, lors de cette opération, une des roues s’est retrouvée bloquée par des obstacles présents au sol, ce qui a entrainé le basculement de l’échafaudage.
Bilan : 4 sociétés impliquées qui devront tenter de justifier leurs défaillances devant l’inspection du travail et la CARSAT. Des sanctions, au moins financières, seront assurément prises à l’encontre des entreprises incriminées.