Nous le savons depuis de nombreuses années, les statistiques en matière d’accidents du travail restent préoccupantes. L’assurance maladie vient de présenter les tendances de l’évolution des accidents du travail (AT).
Depuis les années 1994 jusqu’aux années 2000, nous avons assisté à une diminution d’environ 15% des accidents dits « graves » et de 30% des accidents mortels, tous secteurs d’activité confondus. Ils ont tendance à se stabiliser ses dernières années mais à un niveau élevé.
Les activités de services sont les plus touchés
A titre d’exemple, les déclarations d’AT sont passées de 760 000 à 651 000 de 2002 à 2008. Depuis cette date, ils n’ont seulement chuté qu’à 624 000 en 2015.
Bien souvent, à tort, c’est immédiatement vers le secteur du BTP que se tourne les regards. Et pourtant, ce sont les activités de services (Santé, Nettoyage, Travail Temporaire…) qui sont en tête avec 24% des AT en 2015. Elles sont suivies par l’industrie de la chimie et enfin par le BTP. Ces chiffres sont à pondérer quelque peu quand on connait ce secteur d’activité ainsi que le fait qu’un certain nombre d’AT ne sont pas déclarés systématiquement.
Des conséquences lourdes
51% des AT sont causés par les manutentions manuelles, suivis des chutes de hauteur et de plain-pied (12% chacune).
Ils ont occasionné en 2015, 15 millions de jours de travail perdus, 1237 amputations et 530 décès (hors accidents de trajet : 273 décès).
Quant à la fameuse comparaison entre les « jeunes » et « anciens », une statistique impressionnante confirme que 47% des décès touchent les plus de 50 ans…
Beaucoup reste à faire. Les formations se sont multipliées, appuyées il est vrai par les exigences réglementaires, les sensibilisations et causeries réalisées sur le terrain, les évolutions des process, du matériel utilisé…. Toutes ces mesures ne peuvent être efficaces que si un suivi est réellement mis en œuvre appuyé par une mesure des écarts pour les corriger. C’est là que se situe toute l’utilité du Responsable (ou chargé) H.S.E.